Portrait
© Marie Leduc
Depuis août 2007, je suis au 54 rue la Condamine, dans le XVIIème arrondissement, entre Rome et Place Clichy. L’endroit présente deux côtés. Côté rue (ou côté ville), c’est une galerie ouverte aux passants, aux voisins, aux amis. Et côté jardin (ou côté campagne), c’est un atelier où je travaille. Un long établi, trois tours, deux fours électriques, des pains de terre et de porcelaine et quelques seaux emplis d’émaux y voisinent avec les pièces tournées.
Mais cela fait plus de vingt ans que je tourne. Depuis le début des années quatre-vingt, à Paris, des apprentissages à Paris comme dans l’atelier « le cheval à l’envers » d’une artiste américaine Diana Berier initiée par un potier japonais suivis d’autres dans une école de poterie en Bourgogne, le CNIFOP – à Saint-Amand en Puisaye -, constitueront une sorte de révélation : en tous les cas, sans aucun mysticisme, une évidence se dessinera alors. La poterie deviendra mon métier, une passion tout autant qu’un art de vivre.
Et cela fait dix ans que je suis exclusivement céramiste. De 1984 à 2000, j’ai travaillé à la Cité des Sciences. Ce fut une période très stimulante sur le plan intellectuel, je participais à la création d’expositions scientifiques, puis je me suis intéressée plus particulièrement aux questions d’accessibilité sensorielle. Parallèlement, pendant ces années de maturation, mon travail sur la céramique avançait, à un rythme différent d’aujourd’hui.
Installée au début dans des ateliers rue de Montreuil dans la cour des Mousquetaires, puis rue de Charenton, ensuite près de la Roche-Guyon, dans ces lieux, comme aujourd’hui rue la Condamine, je poursuis des recherches de formes, de couleurs, de matières et d’harmonies nouvelles.
Créer des céramiques revient à mener des expériences, à chercher avec patience et détermination, à explorer et travailler beaucoup mais cela implique, au-delà ou en deçà de la céramique à proprement parler, d’inventer aussi des manières de faire, et sans doute d’être.